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La Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes est un appel lancé à tous les pays du monde à s’unir pour protéger et restaurer les écosystèmes dans l’intérêt de la nature et des êtres humains. Elle vise à mettre un terme à la dégradation des écosystèmes et à les restaurer afin d’atteindre les objectifs mondiaux. Ce n’est qu’avec des écosystèmes sains que nous pourrons améliorer les conditions de vie des populations, lutter contre les changements climatiques et enrayer la perte de biodiversité. Et surtout, la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes vise à faire émerger un solide mouvement mondial de grande envergure, capable d’accélérer les efforts de restauration en cours et de guider le monde sur la voie d’un avenir durable. Elle se déroulera de 2021 à 2030, date cible d’atteinte des objectifs de développement durable et dernière chance, selon les scientifiques, d’éviter des changements climatiques catastrophiques.
La restauration des écosystèmes consiste à favoriser la régénération des écosystèmes qui ont été dégradés ou détruits, ainsi que la conservation des écosystèmes encore intacts. Des écosystèmes plus sains, avec une diversité biologique plus riche, offrent de plus grands avantages, tels que des sols plus fertiles, de meilleurs rendements de bois et de poissons et de plus grandes réserves de gaz à effet de serre. Pour y parvenir, plusieurs méthodes sont envisageables, parmi lesquelles le recours actif à la plantation ou la diminution des pressions exercées sur la nature pour lui permettre de se rétablir seule. Le retour d’un écosystème à son état d’origine n’est pas toujours possible ou souhaitable. Le besoin en terres agricoles et en infrastructures reste présent dans des régions auparavant forestières, par exemple, et les écosystèmes comme les sociétés doivent s’adapter aux changements climatiques.
Les écosystèmes constituent la base de la vie sur Terre et leur dégradation par la transformation, la surexploitation, la pollution et d’autres activités représente une menace pour notre existence. Plus de 3,2 milliards de personnes sont déjà touchées par la dégradation des terres. La perte et la destruction des habitats naturels pour la faune et la flore ont provoqué l’extinction de près d’un million d’espèces. Bon nombre d’espèces commerciales de poissons sont gravement surexploitées dans le monde. Les changements climatiques sont aussi bien un moteur qu’une conséquence de la dégradation des écosystèmes ; ce cercle vicieux menace d’aggraver notre crise environnementale.
La restauration des écosystèmes procure de nombreux avantages pouvant régler simultanément plusieurs problèmes urgents en matière d’environnement. Les solutions naturelles telles que la protection et la régénérescence des systèmes naturels comme les forêts tropicales ou les mangroves côtières pourraient résoudre un tiers de la crise climatique. La restauration a été retenue par les climatologues comme la principale solution pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C. La protection des paysages terrestres et marins de notre planète permettra de préserver les espaces abritant une formidable diversité biologique, des baleines aux éléphants en passant par les plus petits microbes. En soutenant l’agriculture, la sylviculture, la pêche et bien d’autres activités, les écosystèmes en bonne santé assurent la subsistance de millions de personnes à travers le monde, notamment dans les pays en développement. C’est grâce à eux que nous pourrons atteindre les objectifs de développement durable d’ici à 2030, y compris ceux en lien avec la pauvreté, la sécurité alimentaire et la sécurité hydrique. La restauration peut prévenir les migrations et les conflits causés par la détérioration de l’environnement.
Les investissements publics massifs déployés pour contrer la récession provoquée par la pandémie nous offrent l’occasion unique de créer une économie axée sur la restauration, qui créera des millions d’emplois dans les secteurs d’avenir et ramènera les sociétés humaines sur la voie de la viabilité. Les économistes estiment que les rendements de la restauration peuvent dépasser les coûts d’investissement de plusieurs fois. Mettre un frein à la disparition des habitats naturels limitera l’émergence de nouvelles maladies zoonotiques, c’est-à-dire les infections pouvant être transmises de l’animal à l’humain, comme la COVID-19.
Qu’il s’agisse de planter des arbres, de promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement ou de garantir une pêche durable, la restauration des sols exige une planification méticuleuse. Toute initiative entreprise doit tenir compte de facteurs tels que le type d’écosystème et son état, les pressions pesant sur lui, les accords négociés entre les parties prenantes concernant les mesures à prendre ainsi que les ressources et les compétences mises à disposition. Dans bien des cas, le soutien des communautés locales, des populations autochtones et des groupes de populations défavorisés, y compris les femmes, est indispensable. La restauration peut également être obtenue grâce au soutien apporté à des projets de restauration ou de conservation en cours, ou bien en favorisant l’adoption à tous les niveaux gouvernementaux de politiques plus durables.
Les arbres sont des êtres étonnants. Ils piègent le carbone émis dans l’atmosphère, protègent et fertilisent les sols, fournissent du bois de chauffe et de coupe et abritent les nombreux animaux, oiseaux et insectes de la planète. Il est indispensable de passer par la reforestation, aux bons endroits, pour faire face à la crise climatique. Cependant, tous les écosystèmes, de la savane aux zones humides en passant par les profondeurs des océans jusqu’au sommet des montagnes, sont utiles et abritent une biodiversité unique. L’implantation de forêts dans les pâturages naturels pourrait détruire davantage de ressources qu’elle pourrait en créer. Les tourbières sont moins mises en lumière que les forêts, alors qu’elles piègent davantage de gaz carbonique et sont plus faciles à entretenir. Les terrains marécageux sont les écosystèmes qui ont été les plus durement touchés par les activités humaines, 85 % de ces zones ayant déjà disparu.
La Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes vise à accélérer la prise de mesures en faveur de la restauration des écosystèmes, afin d’atteindre les objectifs de développement durable au cours des dix prochaines années, qui seront décisives. Toute personne qui souhaite prendre le flambeau de la restauration est la bienvenue. Une consultation menée sur la stratégie de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes a recueilli plus de 2 000 commentaires émanant de gouvernements, de membres de la société civile, de chercheurs, de groupes de populations autochtones, d’organismes de jeunesse et d’autres acteurs du monde entier. La stratégie porte sur trois aspects : la création d’un mouvement mondial en faveur de la restauration, le renforcement de la volonté politique et le développement des capacités techniques et financières requises pour mener à bien des projets de restauration de grande envergure.
#GénérationRestauration est ouvert à tous. S’attaquer aux problèmes environnementaux mondiaux passe par la restauration des écosystèmes sur des centaines de millions d’hectares. Pour réussir, il faudra opérer un changement important dans la façon dont les sociétés perçoivent et valorisent les écosystèmes. Pour mener à bien cette transformation, chaque geste est important, qu’il s’agisse de rétablir les espèces végétales indigènes dans une cour d’école, d’exploiter les fermes ou les forêts de façon durable ou de protéger toute une vallée ou un estuaire. Alerter l’opinion publique, encourager la participation locale et fournir des ressources, de la main-d’œuvre et des compétences sont des gestes tout aussi importants qui contribuent à la réalisation d’initiatives de toutes envergures. Le site Internet de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes et d’autres plateformes connexes donne aux populations et aux organismes accès à des idées, à des ressources et à un lieu de rencontre virtuelle leur permettant de mettre en place des initiatives de restauration et d’y participer n’importe où.