L'ONU récompense par un prix spécial les efforts déployés par plusieurs pays pour préserver les écosystèmes de montagne en Europe et en Afrique
- Des initiatives au Kirghizistan, au Rwanda, en Serbie et en Ouganda ont été récompensées par le titre de « Fleurons de la restauration mondiale ».
- Ces efforts peuvent désormais bénéficier du soutien, du financement ou de l'expertise technique des Nations Unies.
- Les travaux se déroulent alors que les écosystèmes de montagne sont menacés par la crise climatique et le développement.
Montréal, 13 décembre 2022 - Les Nations Unies ont reconnu une initiative de collaboration visant à protéger les paysages de montagne au Kirghizistan, au Rwanda, en Serbie et en Ouganda comme l'une des 10 initiatives pionnières visant à faire revivre le monde naturel.
L'ONU a désigné ce travail, qui contribue à la sauvegarde d'une série d'espèces menacées, dont les gorilles de montagne et les léopards des neiges, comme l'un des premiers programmes phares de restauration mondiale. Ces initiatives, qui peuvent bénéficier du soutien, du financement ou de l'expertise technique des Nations unies, montrent comment les défenseurs de l'environnement restaurent les écosystèmes endommagés à travers la planète. Les activités humaines ont considérablement modifié les trois quarts des terres émergées et les deux tiers de l'environnement marin de la planète, poussant un million d'espèces vers l'extinction.
L'annonce a été faite alors que les dirigeants se réunissaient à Montréal, au Canada, pour la conférence des Nations unies sur la biodiversité, où les gouvernements du monde entier s'accorderont sur une nouvelle série d'objectifs pour la nature au cours de la prochaine décennie. Les discussions devraient inclure un objectif mondial potentiel pour la restauration des écosystèmes.
Les écosystèmes de montagne sont uniques, abritant une diversité d'animaux et d'habitats. Mais ces écosystèmes sont aussi extrêmement vulnérables, exposées aux changements climatiques, aux phénomènes météorologiques et aux pressions exercées par le surpâturage.
En s'associant et en partageant leurs enseignements, le Kirghizistan, la Serbie, l'Ouganda et le Rwanda ont réussi à faire revivre leurs paysages de montagne. Par exemple, des représentants de la région des Virunga (en Ouganda et au Rwanda) et leurs homologues kirghizes ont échangé leurs expériences en matière de gestion des conflits entre l'homme et la faune sauvage.
L'Ouganda et le Rwanda ont protégé les habitats de montagne des gorilles de montagne, une espèce menacée, en travaillant en étroite collaboration avec les communautés locales. Ces efforts ont permis de multiplier le nombre de gorilles par deux au cours des 30 dernières années et de soutenir une industrie touristique dynamique, qui a créé des opportunités économiques pour les communautés locales.
Au Kirghizistan, le nombre de conflits entre l'homme et la faune sauvage a diminué grâce à l'adoption de pratiques d'élevage plus durables et à la formation des communautés à la surveillance de la faune. Le léopard des neiges, espèce vulnérable, revient lentement, avec quatre adultes recensés et deux léopardeaux nés chaque année en 2020 et 2021.
En Serbie, deux parcs naturels, Kucaj-Beljanica et Stara Planina, préservent de précieux écosystèmes de montagne. Il est prévu de transformer ces parcs naturels en parcs nationaux et de lancer des programmes de restauration des forêts et des pâturages, afin de protéger les habitats d'animaux tels que le spermophile européen, dont le nombre diminue.
« Le temps est venu de prendre une décision commune pour reconnaître que les écosystèmes de montagne, avec toutes les ressources hydriques, minérales et biologiques disponibles et bien sûr les ambassadeurs des sommets enneigés de haute montagne, les léopards des neiges, sont extrêmement sensibles au changement climatique et, en même temps, sont d'une importance capitale pour le présent et l'avenir de l'humanité, a déclaré Beksultan Ibraimov, vice-ministre des ressources naturelles, de l'écologie et de la supervision technique de la République kirghize.»
« Les montagnes sont des écosystèmes fragiles où même de petits changements dans le climat ou la couverture forestière peuvent avoir des effets dévastateurs. Comme les écosystèmes de montagne et les bénéfices de leurs services essentiels pour la nature et l'humanité s'étendent souvent au-delà des frontières, honorer ce travail au Kirghizistan, au Rwanda, en Serbie et en Ouganda dans le cadre du groupe inaugural des Fleurons de la restauration mondiale devrait servir d'inspiration à ce que les pays peuvent accomplir lorsqu'ils œuvrent ensemble pour protéger ces endroits impressionnants, a déclaré la directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen. »
« La FAO, en collaboration avec le PNUE, en tant que co-responsable de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, est heureuse de décerner aux 10 initiatives de restauration des écosystèmes les plus ambitieuses, visionnaires et prometteuses le titre de "Fleurons de la restauration mondiale 2022". En nous inspirant de ces fleurons, nous pouvons apprendre à restaurer nos écosystèmes pour une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une meilleure vie pour tous, sans laisser personne de côté, a déclaré Qu Dongyu, directeur général de la FAO. »
Les pays ont déjà promis de restaurer 1 milliard d'hectares, une superficie plus grande que la Chine, dans le cadre de leurs engagements envers l'accord de Paris sur le climat, les objectifs d'Aichi pour la biodiversité, les objectifs de neutralité en matière de dégradation des terres et le défi de Bonn. Toutefois, on sait peu de choses sur l'avancement ou la qualité de cette restauration. Les progrès des dix programmes phares de restauration mondiale seront suivis de manière transparente par le biais du Cadre de surveillance de la restauration des écosystèmes, la plateforme de la Décennie des Nations unies pour le suivi des efforts de restauration mondiaux.
À L’ATTENTION DES RÉDACTEURS
À propos de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes
L'Assemblée générale des Nations unies a déclaré que la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmess’étendrait sur les années 2021 à 2030. Menée par le Programme des Nations unies pour l'environnement et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, avec le soutien de partenaires, elle est conçue pour prévenir, stopper et inverser la perte et la dégradation des écosystèmes dans le monde entier. Elle vise à faire revivre des milliards d'hectares d'écosystèmes terrestres et aquatiques. Appel mondial à l'action, la Décennie des Nations unies rassemble le soutien politique, la recherche scientifique et les moyens financiers nécessaires pour intensifier massivement la restauration.
À propos du programme phare multi-pays sur la restauration des écosystèmes dans les régions de montagne
Ce programme phare de la restauration mondiale est coordonné par le Programme des Nations Unies pour l'environnement, la Convention des Carpates et le Partenariat de la montagne.
À propos du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE)
Le PNUE est la principale autorité mondiale en matière d'environnement. L’organisation fournit un leadership et encourage les partenariats pour assurer la protection de l'environnement en étant source d’inspiration, en informant et en permettant aux nations et aux peuples d'améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.
Pour plus d'informations, veuillez contacter :
Moses Osani, attaché de presse, Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE)
Pour des interviews avec des représentants du Kirghizstan, de la Serbie, de l'Ouganda ou du Rwanda, veuillez contacter :
- Point focal médias sur le site de la COP15 : Matthias Jurek
- Serbie : Klaudia Kuras
- Rwanda et Ouganda : Johannes Refisch
- Kirghizistan : Azamat Isakov